- émasculer
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• XIV e, repris 1707; lat. emasculare, de masculus « mâle »1 ♦ Priver (un mâle) des organes de la reproduction. ⇒ castrer, châtrer. — P. p. adj. Homme émasculé. ⇒ eunuque.2 ♦ Fig. Dépouiller de tout caractère viril. ⇒ abâtardir, affaiblir, mutiler. « Il avait ruiné, émasculé l'idée de parti et l'idée de chef » (Romains).Synonymes :- abâtardir- amollirSynonymes :- castrerémasculerv. tr.d1./d Pratiquer l'émasculation de, châtrer.d2./d Fig. Affaiblir, diminuer la vigueur de. Texte émasculé par la censure.⇒ÉMASCULER, verbe trans.Priver un homme ou un animal mâle des organes de la reproduction. Synon. castrer, châtrer. Si le mâle [lapin] insiste, la femelle le mord (...) elle tâche d'atteindre, le malheureux dans le siège même du désir. Il arrive qu'elle l'émascule, d'un seul coup. Alors la bête blessée pousse des cris terribles (DUHAMEL, Maîtres, 1937, p. 12) :• 1. ... il [Vinci] avait quelque mérite à écouter les vociférations de tous ces forcenés qui se vantaient, chacun, d'avoir décapité ou bien émasculé deux ou trois de ses compatriotes...THARAUD, Le Passant d'Éthiopie, 1936, p. 134.♦ Emploi pronom. réfl. :• 2. ATYS. — Que ne suis-je femme! (...) Ma virilité me fait horreur!Avec une pierre tranchante il s'émascule, puis se met à courir furieux, en levant dans l'air son membre coupé.FLAUBERT, La Tentation de St Antoine, 1874, p. 138.— Au fig. [Le compl. désigne une pers., un de ses attributs] Priver de sa force, affaiblir, rendre efféminé. On a pétri mon intelligence, déformé ma conscience, émasculé ma volonté (ESTAUNIÉ, Empreinte, 1896, p. 330). Moi (...) qui n'aime point, ni comme chef ni comme maître, d'émasculer mon peuple et de le changer en fourmis aveugles et obéissantes (SAINT-EXUP., Citad., 1944, p. 601).Prononc. et Orth. :[emaskyle]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1375 [éd. 1531] estre emasculez (RAOUL DE PRESLES, Cité de Dieu, VI, 8 ds R. Hist. litt. Fr. t. 11, p. 499); av. 1865 part. passé, fig. (Proudhon ds Lar. 19e). Empr. au lat. impérial emasculare « châtrer ». Fréq. abs. littér. :10.DÉR. Émasculation, subst. fém. Action d'émasculer. Dans un troisième [tableau], un officier (...) verse (...) des objets difficiles à nommer, mais qui prouvent qu'autrefois l'émasculation était pratiquée sur les vaincus (DU CAMP, Nil, 1854, p. 241). Au fig. Fait de priver de sa force, d'affaiblir. Les procédés les plus ingénieux furent mis au service de cette gigantesque entreprise d'émasculation morale (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 137). — [
]. — 1re attest. 1755 (Encyclop. t. 5), av. 1870 fig. (E. Montégut ds Lar. 19e); du rad. de émasculer, suff. -(a)tion. — Fréq. abs. littér. : 2.
émasculer [emaskyle] v. tr.ÉTYM. XIVe, repris 1707; lat. emasculare, de ex- privatif, et masculus « mâle ».❖1 Priver (un mâle) des organes de la reproduction. ⇒ Castrer, châtrer, stériliser.1 (…) il y a trois ou quatre cadavres nus entassés par terre au fond de la cave on les a tous flagellés, émasculés, égorgés, barbouillés de peinture (…)Tony Duvert, Paysage de fantaisie, p. 62.2 (Av. 1865). Fig. Enlever sa force à (qqn), rendre efféminé. ⇒ Abâtardir, affaiblir, diminuer, efféminer, énerver, mutiler. || Émasculer la volonté de qqn.2 Il avait ruiné, émasculé l'idée de parti et l'idée de chef.J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, XVI, p. 175.3 Si Colette le regardait boucler son sac sans émotion, c'est qu'elle avait décidé de le suivre; ou plus exactement de partir en sa compagnie. Il refusait parce qu'il tenait à préserver l'exceptionnel de son entreprise (…) Gilles craignait d'émasculer son exploit en le partageant avec Colette.Jacques Laurent, les Bêtises, p. 62.——————émasculé, ée p. p. adj.♦ || Homme émasculé. ⇒ Eunuque. || Animal émasculé. — Des idées, des théories émasculées, sans vigueur.❖CONTR. Viriliser.
Encyclopédie Universelle. 2012.